Marián Brando Cabrera
Este escrito es producto de una investigación psicoanalítica que abordó la intersección entre dos elementos: lazo amoroso y soledad subjetiva. Se sostiene en la siguiente hipótesis: si la soledad supone un imposible en el vínculo, el lazo amoroso puede ser considerado como una de las formas más consistentes de las que se vale el ser hablante para obturarla. De ahí la pregunta: ¿cómo se ama siendo solo? Sigmund Freud se preguntó por los motivos que nos llevan a vincularnos con otros y por la manera en que surgen y se sostienen las sociedades; elaboró varios postulados teóricos para dar cuenta de ello; y abordó la temática del amor en su dimensión de pareja y de cara a la realidad social, destacando su tendencia a cohesionar y situándolo como el grado superior de la relación libidinal con el semejante. Por su parte, Jacques Lacan, al referirse al vínculo entre semejantes, hace referencia a una imposibilidad fundamental producto de nuestra condición de seres parlantes, y podríamos decir que uno de sus efectos es la soledad. Este autor realiza un desarrollo vasto del amor, destacando su cualidad imaginaria y simbólica, a la vez que introduce otros elementos que apuntan a la forma en que el amor se juega con lo real. Se concluye que la soledad es una experiencia psíquica y corporal, efecto de la constitución vacía del ser hablante, que plantea una imposibilidad en el vínculo; en este sentido, el amor funciona como suplencia frente a este imposible.
This paper is the result of a psychoanalytic research that tackled the intersection between two elements: loving bond and subjective solitude. It follows this hypothesis: if solitude implies an impossible for making bond, the loving bond can be considered as one of the most consistent forms the speaking being uses to seal up that solitude. Sigmund Freud wondered about the motives that lead us to make bonds with others and about the way societies appear and last; he created a theory in order to explain that; and he considered love in the dimension of the couple and taking into account the social reality, by highlighting its tendency to unite and by placing it as the superior level of the libidinal relationship with the other. On the other hand, Jacques Lacan, when talking about the bond between fellow beings, refers to a fundamental impossibility due to our condition of speaking beings, and it can be said that one of its effects is solitude. This author presents a vast development on love, highlighting its imaginary and symbolic quality, as well as he introduces other elements on how the real plays a role, too. It is concluded that solitude is a psychic and body experience, effect of the empty constitution of the speaking being, that poses an impossibility for making bond; in that sense, love works as a substitution for this impossible.
Le présent article est issu d'une recherche en psychanalyse qui a examiné l'intersection entre deux éléments : lien amoureux et solitude subjective. L'hypothèse suivante sert d'appui à cette étude : si la solitude entraîne l'impossibilité dans le lien, le lien amoureux peut être considéré comme l'une des formes les plus consistantes dont l'être parlant se sert pour l'obturer. D'où la question : comment aime-t-on en étant seul ? Sigmund Freud s'est interrogé sur les raisons qui nous mènent à établir des liens avec les autres et sur la manière dont les sociétés surgissent et se maintiennent. Il a donc élaboré plusieurs postulats théoriques et a abordé le thème de l'amour dans sa dimension de couple et vis-à-vis de la réalité sociale, en soulignant sa tendance cohésive et en le situant en tant que degré supérieur de la relation libidinale avec le semblable. Pour sa part, Jacques Lacan, lorsqu'il parle du lien entre les semblables, signale une impossibilité fondamentale produit de notre condition d'êtres parlants, et l'on pourrait affimer que la solitude est l'un de ses effets. Lacan développe largement le thème de l'amour, en mettant l'accent sur sa qualité imaginaire et symbolique. Il introduit en même temps d'autres éléments qui révèlent la manière dont l'amour se joue au réel. L'on conclut que la solitude est une expérience psychique et corporelle, effet de la constitution vide de l'être parlant qui établit une impossibilité dans le lien ; dans ce sens, l'amour fonctionne en tant que succédané vis-à-vis de cette impossibilité.