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Martin Gartmeier, Erno Lehtinen, Hans Gruber, Helmut Heid
L'expertise négative est conceptualisée en tant que la capacité professionnelle à éviter les erreurs lors de la pratique dues à certains agents cognitifs. Dans cette étude, les connaissances négatives (c.-à-d. les connaissances relatives à ce qui est erroné dans un contexte ou une situation donné) sont conceptualisées en tant qu'agent de ce type. Cette étude compare et étudie les connaissances négatives des infirmières prodiguant des soins aux personnes âgées à trois stades d'expérience professionnelle différents. Nous étudions donc plusieurs formes de connaissances négatives, à savoir les connaissances déclaratives, procédurales, auto-réflectives et vicariantes. De plus, la spécificité des connaissances négatives est comparée en fonction des différents niveaux d'expérience. Des données verbales ont été collectées à partir d'une étude de tâches proposées à 37 infirmières soignant des personnes âgées. On leur a proposé 20 diagnostics de typicalité variable dans leur domaine professionnel. Il a été demandé aux infirmières ce qu'il était crucial de surveiller avec attention et ce qui devait être évité dans le cas de ces diagnostics. Les résultats de cette étude révèlent une supériorité importante des infirmières soignant des personnes âgées les plus gradées en matière de connaissances négatives vicariantes ainsi qu'en ce qui concerne les connaissances négatives très spécifiques. Les connaissances procédurales et les connaissances négatives procédurales, qui sont les facettes les plus importantes en termes de quantité, montrent un schéma de développement approximativement parallèle entre les différents groupes. Pour les connaissances déclaratives, un effet intermédiaire en forme de U a été constaté. On en arrive à la conclusion que les connaissances négatives procédurales possèdent la fonction de prévention des erreurs la plus immédiate. En ce qui concerne la recherche future, la grande spécificité des connaissances négatives des infirmières soignant des personnes âgées les plus gradées révélées dans cette étude est exposée ici comme étant une explication possible de la raison pour laquelle elles sont capables d'éviter intentionnellement des erreurs (c.-à-d. leur expertise négative).
Negative expertise is conceptualised as the professional's ability to avoid errors during practice due to certain cognitive agencies. In this study, negative knowledge (i.e. knowledge about what is wrong in a certain context and situation) is conceptualised as one such agency. This study compares and investigates the negative knowledge of elder care nurses at three different levels of professional experience. Thereby, various forms of negative knowledge--declarative, procedural, self-reflective and vicarious--are investigated. Moreover, the specificity of negative knowledge is compared across different levels of professional experience. Verbal data was collected from a prompting task study of 37 elder care nurses. These were prompted 20 diagnoses of varying typicality for the professional field. The nurses were asked what was critical to pay attention to and what ought to be avoided in case of these diagnoses. The study's results reveal a significant superiority of highly tenured elder care nurses in vicarious negative knowledge, as well as in highly specified negative knowledge. Procedural and procedural negative knowledge (PNK)--which are the most important facets in quantitative terms--show an approximately parallel developmental pattern among the different groups. For declarative knowledge, a U-shaped intermediate effect was discovered. It is concluded that PNK has the most immediate error-preventive function. With regards to future research, the great specificity of highly tenured elder care nurses' negative knowledge discovered in this study is discussed here as one possible explanation as to why they are able to intentionally avoid errors (i.e. their negative expertise).
